FEVRIER
It Follows de David Robert Mitchell – Sortie le 4 février – 4/5
Un bien beau retour en grâce imprévu d’un film d’horreur bien macéré rétro par son grain photographique, son synthé cheap brooklynien et ses blondes années 80. Mais ce que l’on retient surtout c’est le message 3ièmedegré du cinéma amerlok donneur de leçon, « coucher c’est mal ». Se faire buter pour avoir baiser, « je suis Jay ».
Les merveilles de Alice Rohrwacher – Sortie le 11 février – 5/5
La désolation d’une campagne toscane oubliée, hors du temps, l’espoir d’en sortir pour finalement en être contraint et pleurer l’oubli d’une maison abandonnée. Sublime fresque nomade, d’une humilité remarquable, les Merveilles, c’est la vie, du rêve, du désespoir, de l’amour et du dégoût, le tout sublimé par une analyse brillante d’un problème certes écumé (la fuite des campagnes).
Bis de Dominique Farugia – Sortie le 18 février – 0/5
Pourquoi en parler me direz-vous ? Parce que c’est criminel d’endoctriner la population dans un massacre à grande échelle, une bôfisation par le bas, un délabrement intellectuel honteux et répulsif, un plagiat morbide d’une bouse américaine de 2010, un plagiat d’un plagiat réussi de Lvovsky (Camille redouble) et un Dubosc qui représente tout ce qu’il faut rejeter (Génération Hanouna).
Hungry Hearts de Saverio Constanzo– Sortie le 25 février– 1/5
Le film branché-photographie jaunissante-nouveaux parents bobos en tricots du mois, une rencontre amoureuse Instagram, un 10 m2 à New-York, la vie, la vraie quoi. Et puis vl’a la meuf en cloque, un déménagement en banlieue, la déprim’ et la belle pelote de tweed qui s’effiloche. Comme un sentiment de déjà vu.
Mais aussi Jupiter, le destin de l’Univers des frères, enfin du frère et de la sœur-trans Wachowski le 4 février, du délire mégalomaniaque épileptique sans intérêt (1/5), L’enquête de V.Garenq le 11 février, un nom suffit à détourner son regard, Gilles Lellouche dans un nanar français (0/5),American Sniper de C.Eastwood, sortie le 18 février, que Eastwood fasse moins de film, pour parler moins de lui et de son pays étoilé ; il devient son propre cliché (1/5), Bird Man deA.G. Inarritu sortie le 25 février, le film américain faussement indépendant-cool avec Julien Lepers en guest (Micheal Keaton) (2/5).
MARS
Inherent Vice de P.T. Anderson – Sortie le 4 mars – 2/5
Mais bien évidemment que Joaquim Phoenix en rouflaquettes, le funk des années 60, la photographie andersonienne, des répliques du bouquin de Pynchon et Benicio del Toro dans le tas, ça fait bander. Mais trop c’est trop. L’humilité (The Master), le darkisde (There will be blood), et même le génie (Magnolia) sont absents. Trop beau pour être vrai.
Crosswind de Martti Helde – Sortie le 11 mars – 4/5
Les premiers films ont cette naïveté immaculée que l’on ne retrouve plus jamais dans une carrière, ce désir sincère et parfois pesant de bien-faire ; ici, un noir et blanc archi léché, du ralentis mélancholiesques, et une histoire oubliée (déportation en Estonie, 2ndguerre mondiale). La mise en scène nouvelle de correspondances écrites donne cette impression de jamais vu.
Big Eyes de Tim Burton – Sortie le 18 mars – 0/5
Tim Burton descend de son trône gothique et sacrément emmerdant pour nous refiler la fameuse usurpation de Walter Keane, un Rocancourt brillant qui s’attribue les peintures de sa meuf. Christophez Waltz enchaine les mauvais choix (Zero Theorem !) et s’enlise dans cette comédie même pas dramatique et même pas comique. Finalement vide, comme les yeux croutesque des toiles de Margaret.
300 hommes de A. Dalbis & E. Gras– Sortie le 25 mars – 4/5
Un refuge de nuit à Marseille, 300 ans marginaux en détresse, 300 lits et une simple nuit d’hiver pour un documentaire du réel qui – sans fausse bien-pensance – rappelle que la honte et la violence sociale ne sont pas toujours dans l’exceptionnel, elles se nourrissent généralement dans le quotidien d’une ville qui s’endort. Poignant.
Mais aussi :Chappie de N. Blomkamp le 4 mars, les gars, un robot qui chiale, c’est Schwarzi dans Terminator et personne d’autre (0/5), Lazarus Effect de VD. Gelb le 11 mars, pour forcément voir le black se faire bouffer en premier par les zombies (1/5), Hacker de M. Mann, sortie le 18 mars, un méchant geek contre un gentil geek, ça fait des combats de calculettes même pas chiants (3/5), Diversion deG. Ficarra sortie le 25 mars, mattez moi cette affiche et ce bouc vomitif de Will Smith, immonde (0/5).
AVRIL
Cerise de J. Enrico, sortie le 1er avril – 0/5
Le film « fils de » imbitable du mois, un sujet usé jusqu’à la racine rougeâtre de la nièce Adjani qui s’explose dès sa première sortie. La stupidité profonde d’une ado vulgaire qui finit par servir la soupe populaire en Ukraine, un scénario écrit, au mieux, pour se marrer ivre mort en fin de soirée. Au pire, sérieusement en pensant pousser à la réflexion sur le conflit ukrainien : « la guerre c’est vraiment dégueulasse ».
Cake de D. Barnz, sortie le 8 avril – 0/5
Ah le fameux « film de la maturité » de Jennifer Aniston…Jouer une quinqua dépressive qui se balade en robe de chambre dans un motel miteux avec un regard de Yorkshire à poils longs n’a jamais fait une grande actrice. Aniston tente la Drama social à faire chialer les fans de Friends devenus aujourd’hui chauve, obèse et célibataire. Pathetic.
Caprice de E. Mouret, sortie le 22 avril – 1/5
Il faut se le dire, regarder un film d’Emmanuel Mouret est une torture, la fameuse recette du couple à 3 bien périmée, une Virgina Effira qui fout le bourdon et des histoires de culs d’un prof’ de math aux sourcils d’Emmanuel Chain aussi charismatique qu’une huître mal ouverte (Mouret himself). Et un résumé du côté obscur du film français : scénario ringard, mise en scène absente.
Le Tournoi de E. Namer sortie le 29 avril – 2/5
Tenter de rendre une partie d’échecs aussi sexy qu’une finale de Super Bowl est déjà une belle tentative. Y incorporer du vice et du cul comme si Kasparov était Cristiano Ronaldo, pourquoi pas. Mais jouer la carte de la descente aux enfers en créant un duel avec un nabot de 10 ans (Messi?), là on suit plus. C’est des échecs man !
Mais aussi :Fast & Furious 7 de J. Wan, sortie le 1er avril, le septième ? Bien trop rapide à suivre ces bolides à pectoraux (0/5), L’astragale de B. Sy, sortie le 8 avril, Leila Bekhti tente inlassablement de croire qu’elle est une grande actrice, fatiguant (1/5), Enfant 44 de D. Espinosa sortie le 15 avril, un serial killer de gosses chez les staliniens en 45, pourquoi pas ? (3/5), 10000km de C. Marquet-Marcet sortie le 29 avril, Skype peut il sauver les relations à distance ? On s’en branle (1/5).
JUIN
Ex Machina de Alex Galand sortie le 3 juin – 4/5
Une rengaine science-fictionnelle bien connue, un classique du genre bien tapageur qui fonctionne et nous ramène éternellement à la traditionnelle question du genre humain face à l’éthique d’une science qui ne s’arrête plus de progresser dans nos vies et bientôt dans nos corps avec l’IA, l’intelligence artificielle qui rompt dangereusement toute barrière entre ce qui est conscience et ce qui ne l’est pas. Ça bourlingue pendant 2 heures mais ça marche. En plein dedans, jusqu’au reset final.
Jurassic World de Colin Trevorrow sortie le 10 juin – 0/5
Qu’il est aisé mais toujours exquis de se foutre de la gueule d’un revival forcément pathétique, manichéisme amerloc’, tentative absurde de rendre cette fois-ci une bête idiote intelligente (« il communique » waouh), et forcément elle se tire de sa cage aux oiseaux et c’est panique au village, on se fait bouffer, on court on écrase des hélicoptères ça gueule et ça chiale en même temps pour que l’être humain, brillant petit être de chaire gagne et en foute plein la gueule à ses abrutis de carnivores. Yes we can.
Valley of Love de Guillaume Nicloux sortie le 17 juin – 5/5
Quand Depardieu se regarde droit dans les yeux de Huppert, c’est un amour inconditionnel et d’un simplisme bouleversant qui jaillit à nos yeux humides, cette nostalgie sans aigreur. L’idée est ici de vivre le passé dans un présent éteint lors d’un voyage initiatique dans le grand Ouest américain souhaitée par un fils suicidé. Pas de sentimentalisme surchargé, ni de pathos au violoncelle, c’est d’une grande sincérité qu’au final, le duo Depardieu-Huppert parle de leur propre vie passée. Jeu, set et match.
Entourage de Doug Ellin sortie le 24 juin – 1/5
Un plaisir malsain que de suivre la série Entourage et ses fresques hollywoodiennes édulcorées, mais un attachement sans partage à cette bande de potes du Queens à la conquête du monde et surtout d’un max de blé, désir primitif d’un entourage au crochet d’une star montante. Bien évidemment, en 1h30 tout sonne creux, une redite minable, sorte de Very Bad Trip du show bizz, un discours sans fond ni autodérision sur un milieu qui finalement trashait cordialement dans la série et qui vienne avec ce long métrage sucer jusqu’à la moelle. Et les quelques vannes bien senties du célèbre Johnny Drama ne changeront rien à cette affaire déjà classée.
Mais aussi :Graziella de M.Charef sortie le 3 juin, quand Denis Lavant est à l’écran on écoute et on apprend (4/5), Être de F. Sene sortie le 10 juin, destins croisés à la Magnolia avec Bruno Solo, laisse moi mourir de rire (0/5), La résistance de l’air de F.Grivois sortie le 17 juin, ce titre… Reda Kateb se transforme en assassin pour sauver sa famille en galère de thune pour finir à boire du champagne en boîte, on a peur de rien (0/5), A love you de P. Lefèvre sortie le 24 juin (0/5), minable et faussement trash, une histoire de bourrée, un road trip même pas drôle, et pourtant j’adore l’humour sous la ceinture mais là c’est en dessous de tout.
JUILLET
Tale of Tales de Matteo Garrone – Sortie le 1erjuillet – 5/5
Je salivais déjà lors de sa présentation à Cannes, ma bave tiède et Matteo Garrone m’ont forcément donné raison. La Belle excentrique vient déranger, là où le fantastique miaule timidement, elle, subit morphing et absurdité brillante, s’élève de sa beauté plastique dans un conte vigoureusement cannibale, visionnaire, et d’une contemporanéité exclusive et rare. Garrone, c’est l’avenir. On attend au tournant Jeff Nichols, son confrère de génie, qui s’attaque en novembre à la science-fiction.
Dior et moi de F.Tcheng (1/5) & Amy de A.Kapadia (1/5) – Sortie le 8 juillet
Amy Winehouse serait attristé de ce mélo-drame niveau service public pondu comme un tire-larme fossoyeur de souvenirs privés, sacro-saint d’une beauté suicidaire. Christian Dior consterné par ce dessous de jupe vide et égocentré. Du temps perdu, pour des artistes vilipendés par des documentaires ignares de la création, de son processus, de son intelligence instinctive indéchiffrable.
Love de Gaspard Noé – Sortie le 15 juillet – 1/5
Brillant dans le glauque (Seul contre tous), hypnotique dans le psychédélique (Enter the Void), Gaspard Noé s’attaque au cul avec un pseudo-porno 3D. Ca se mélangent les langues baveuses, se lèchent les poils humides et se friquottent dans un sexe salement propre. Une éjac’ en relief et un trou sans fond qui s’éternise dans une vacuité crasse, mal jouée et inutile. Même pas joli, encore moins trash, c’est la débandade complète, le fute bien sec.
Les Milles et une Nuits Vol.2 de Miguel Gomes sortie le 29 juillet – 5/5
Miguel Gomes a le sens exquis de la poésie visuelle, d’une tendresse infinie avec la photographie, il m’avait déjà conquis avec le sublime Tabou, je ne pouvais mentionner la suite de ses Milles et une Nuits. Schéhérazade en maitresse de l’image, qui danse sans virtuosité dans une froide réalité, glaciale vérité d’une peinture moderne qui effraie. Puissance sensitive et engagée, ces contes battent le fer brûlant de notre réalité.
Mais aussi :Terminator Genisys de A.Taylor sortie le 1erjuillet, un terminator communiste chinois contre un capitaliste ridé (Schwarzi), mais putain, tout ce que l’on veut c’est de la baston dans le futur, pas des burn sur la Highway….(0/5), Magic Mike XXL de G.Jacobs sortie le 8 juillet, juste envi de gerber sur cette bande de rugbyman huilé à la sauce soja, ça colle et ça pue (0/5), Le combat ordinaire de L.Tuel sortie le 15 juillet, le faux bad boy à la française de Nicolas Duvauchelle, je ne peux pas me l’encadrer, c’est plus fort que moi (1/5), Les bêtises de R. et A. Philippon sortie le 22 juillet, de l’affection pour Jonh Lambert dans cette comédie de parigots quadras à crever d’ennui dans une vie inutile (2/5).
SEPTEMBRE
Le tout nouveau testament de Jaco van Dormael – sortie le 2 septembre – 5/5
Toute l’absurdité burlesque du cinéma belge dans un conte pythonesque grossier et drôle – phrase d’accroche à faire bander les Cahiers. C’est le re-re-revival de notre alcoolo préféré de Poelvoorde qui prend le costume d’un Dieu en charentaise bien décidé à faire chier le monde, un Père absent qui insulte son fils venu sur terre se faire clouer sur un cintre. Sans oublier Deneuve qui couche avec un gorille et une Yolande Moreau toujours au sommet. Pour le plaisir de « 20 minutes », un film qui à la frite !
Youth de P. Sorrentino – Sortie le 9 septembre – 4/5
Du bon vieux trip libidineux à faire saliver le plus SM des octas, une belle branlette à mou de voir Michael Caine et Harvey Keitel assumé leur vieillesse aussi facilement qu’une pastille bleue dans le gosier /CLASH/ Honteux de parler ainsi d’un film d’une telle finesse, Sorrentino dépasse La Grande Bellezza pour nous offrir, de manière plus douce que l’Amour de Haneke, le décrépitude sur un plateau. Plus classe quand même…
Fou d’amour de Philippe Ramos – Sortie le 16 septembre – 5/5
Melvil Poupaud, cette voix ténébreuse et terriblement sexuelle, ce regard à faire frémir ma culotte de peau, et cette justesse, ah cette justesse, je m’extase sur ce prêtre baiseur (le pitch en gros du film), car Melvil Poupaud est l’incandescence du sexe propre, il est le bienfaiteur des acteurs, le fantasme avoué des dames, mon premier rôle dans mon (futur) premier film. Alléluia, Melvil m’a dépucelé.
Un début prometteur de Emilie Luchini – Sortie le 30 septembre – O/5
Si je vous dis, fille de Fabrice Luchini mettant en scène un bouquin de Nicolas Rey avec Manu Payet qui tente le look Tahar Rahim (mais en mode rebeu réunionnais barbu) pour gagner en crédibilité ? Ca ne vous suffit pas ? Ok je rajoute une blonde apathique passé sous le bureau (Veerle Baetens) et une vieille histoire à 3 épurée jusqu’à l’assèchement buccal ? Bah voilà, c’est la bouse du mois.
Mais aussi :No Escape de J.E.Dowdle, sortie le 2 septembre, le blondinet dépressif d’Owen Wilson devrait mieux retourner à ses cachetons plutôt que de tenter de sauver sa misérable famille américaine (0/5), Premonitions de A. Poyart sortie le 9 septembre, dès que je vois la gueule de Hopkins, je vois un psychopathe qui joue toujours le même rôle, bingo ici un tueur en série (2/5), Boomerang de F.Favrat sortie le 23 septembre, non, je ne me ferais pas Mélanie Laurent à chacune de ses apparitions, je prends un Lexomil, je souffle et j’avance (0/5),Maryland de A. Winocour sortie le 30 septembre, pourquoi Matthias Schoenaerts joue toujours la brute qui en fout plein la gueule à tout le monde ? Il a un cœur ce mec bordel, il s’est tapé une cul-de-jatte ! (4/5)
OCTOBRE
The Visit de M. N. Shyamalan– sortie le 7 octobre– 1/5
A force de foutre des twists finaux à chacun de ses films, ressortir la même recette dans sa série (Wayward Pines), on finit par s’ennuyer profondément des balbutiements fantaisistes d’un triste réalisateur tournant autour de son puit (sans fond) pour tenter inlassablement de nous effrayer : là c’est papi et mamie qui s’y collent, de méchants viocs qui perdent la boule. Shyamalan s’enfonce encore un peu plus dans la vieillesse de ses idées (une remise au fond du jardin…bordel, non ça ne fait plus peur).
Les nouvelles aventures d’Aladin – Sortie le 14 octobre – 0/5
Je ne pouvais m’empêcher. Facile et idiot d’enfoncer une porte béante et racoleuse. Mais il faut marteler et vomir sans rétention sur l’abrutissement violent et de masse que nous inflige cette bande de dégénérée, Kev Adams en tête. Insultant l’humour (burlesque) que l’on aime, nous imposant dans un marketing forcé la vision d’Alexandra Lamy, et remettant en selle le roi des beaufs Hanouna, il faut descendre dans la rue. Et crier « Non merci », comme disait MC Solaar en 2007.
Mon Roi de Maïwenn – Sortie le 21 octobre – 3/5
Pas tendre avec Polisse, toujours pas convaincu par cette nouvelle mise en scène aguicheuse, mais la force inouïe d’Emmanuelle Bercot emporte le tout. Vincent Cassel fait d’ailleurs parfois peine à voir en réponse. Une réalité domptée par la tragédie, un amour au bord du vide qui nous rappelle la fragilité infinie d’une vie à deux. Un peu putassier, mais Bercot gagne la bataille, entre le jeu et la direction.
The Lobster de Y. Lanthimos – Sortie le 28 octobre – 5/5
Saluons le retour de Colin Farrel qui ne lâche plus sa moustache (True Detective) dans un délire post-moderniste tinderien où le célibat est un crime. 45 jours pour trouver sa moitié, sinon, c’est la transformation en l’animal de son choix. Déluré, brillant dans son analyse contemporaine de la quête de l’Autre, et ce par tous les moyens que nous impose la technologie. Ou bien c’est la déchéance animale à culbuter chaque célibataire dépressif qui tente en vain de noyer sa solitude. Je m’incline.
Mais aussi :Le nouveau stagiaire de N. Meyers sortie le 7 octobre, quelle tristesse infinie de voir De Niro se taper un navet (et Anne Hathaway en réponse) pour payer sa rente (0/5), Crimson Peak de G. del Toro sortie le 14 octobre, là est toute la maitrise d’une vision du réelle dans un sombre fantastique toujours à cheval entre le vrai du faux, del Toro comme on aime (4/5), Seul sur mars de R. Scott sortie le 21 octobre, il n’arrête plus de nous servir la même soupe moisie américano-américaine, des dramaturgies à la Marc Levy, scandaleux (0/5), The Walk de R. Zemeckis sortie le 28 octobre, quoi que l’on dise, Zemeckis reste un grand conteur d’histoire, même celle d’un funambuliste français qui se tape Charlotte Le Bon (3/5)
NOVEMBRE
Nous 3 ou rien du « rebeu de Bref » – Sortie le 4 novembre – 0/5
Non, je ne fais pas une fixation sur Leila Bekhti, le cinéma français hanounesque et la dépravation par la culture de masse. Je le sais, c’est peine perdue. Je préfère me marrer de la moustache touffue du « mec de Bref, pas le chauve, l’autre, le rebeu » qui tente aussi subtilement qu’un collégien acnéique de parler de démocratie. D’un pathos tire-larme à se foutre en l’air, il réussit l’exploit de mêler ignorance abrutissante et humour « Stade 2 ». Bref, c’est de la merde.Non, trop facile, je retire.
007 Spectre de S. Mendes – Sortie le 11 novembre – 1/5
Je ne supporte plus l’emballement médiatique infernal autour de cette petite blondinette qui s’essaye aux tires-aux-pigeons en costume 3 pièces. On m’avait survendu ses dernières pitreries (Skyfall), on ne me reprendra plus à louer « le darkside du héros » (remis au gout du jour par Nolan) et ici plat comme un pouding trop cuit. Théorie du complot, spectre à l’allure Snowden, bon dieu, pourquoi vouloir tant coller à son époque ? Le rétro, c’est déjà ringard ?
Mc Beth de J. Kurzel – Sortie le 18 novembre – 1/5
Qu’ils sont loin les décors en papiers mâchés d’Orson Wells, la lecture intérieure, froide et glaciale, de Shakespeare. Je suis rétrograde, aigri et hargneux. Alors ces effets visuels sous-« Lars von Trierien »,Marion Cotillard et sa gueule de cocker, Fassbender qui sauve la couronne, ça donne peine à jouir. Quel intérêt d’habiller un mannequin (l’œuvre originale) comme un boudin peinturé de la gueule, un talon pété, le pas lourd, une ficelle entre les jambes (Cotillard et consort) ?
Knigh of Cups de T. Malick – Sortie le 25 novembre – 5/5
Il est de notoriété publique que mon attachement à Malick dépense l’entendement. Je perds ma subjectivité et deviens un paria, suceur du catéchisme primaire et de la lumière naturelle du Seigneur Malick, venu me délivrer du mal et m’apporter la Vérité. Il récupère Christian Bale (du Nouveau Monde), et transgresse la superficialité hollywoodienne, utilise l’idiot humain pour en récupérer son essence. Le montage, la photographie et la bande-son destinent un film. Malick en est maître, et son existentialisme (Tree of Life) à définitivement terrassé son transcendantalisme passé (Badlands, Moissons du ciel).
Mais aussi :Le Fils de Sauld e L. Nemes sortie le 4 novembre, un penchant d’histoire méconnu (les feuj’ aidant les SS à s’exterminer) qui retourne un bide (brûlé) à vif. Et le tout, avec dignité (4/5),Les Anarchistes de E. Wajeman sortie le 11 novembre, depuis que Tahar Rahim s’est déguisé en Père noël pour payer son mètre carré à Neuilly, il a beau sortir sa moustache, je dis non(1/5),Je suis un soldat de L. Larivière sortie le 18 novembre, Louise Bourgoin à Roubaix emmêlée dans un trafic de chien. Dois je vraiment en dire plus ?(0/5), Les Cowboys de T. Bidegain sortie le 25 novembre, non mais François Damiens en texan de province qui tente un drama après avoir joué le sourd et muet, je craque (1/5)
DECEMBRE
Un + Une de Claude Lelouch – Sortie le 9 décembre – 0/5
Claude Lelouch porte un regard de babosse cracheur de feu en sarouel sur le fameux voyage initiatique en Inde, celui qui a révolutionné la vie de ton pote du lycée, de droite et en slim mocassin, désormais mono-dreadé et un bâton de pluie en main. D’une banalité crasse, un vide sidéral où Jean Dujardin enfonce toujours plus profond sa carrière éphémère. Sans oublier la mocheté visuelle bigleuse de Lelouch et son propos de vieux rêvasseur libidineux qui n’a toujours rien compris à cette nouvelle génération qui chie sur la pauvreté.
Star Wars, le réveil de la force de J.J Abrams – Sortie le 16 décembre – 5/5
Ma confiance est totale et aveugle. J.J. Abrams était le choix idéal, Oscar Isaac une évidence, et le retour des vieux loups de mers (Fisher, Ford, Hamill) un clin d’œil idéal à la future trilogie Disney. Une nouvelle partouze jedi, la Force est échangée aussi férocement qu’un coup de sabre glisse dans un trou noir, en découle un nouveau côté obscur, et un couple multiracial qui le combat. Aussi bon qu’une bifle interstellaire de Obi-HPG.
The Big Short, le casse du siècle de A. Mc Kay – Sortie le 23 décembre – 1/5
La bonne vieille soupe populaire de l’ignare, double dose d’un dégueuli américain de Noël pour arroser les ringards abreuvés au foie-gras nerveux et à la bûche baveuse, avec en premier rôle les mégas-enflures du box-office (Bale+Pitt+Gosling), en réal’ un sous-Soderberg (Ocean’s…), le tout dans un conte Robin Hooddu dollar nous donnant bonne conscience(pillons les banques !), nous les enfoirés satanistes et capitalistes, la nouvelle Apple Watch à la gueule du copain RMIste.
Joy de D.O. Russel – Sortie le 30 décembre – 1/5
Sans déconner les gars ? Faire chialer la ménagère avec un biopic de l’inventrice de la serpillère magique ? Vous n’avez pas l’impression d’aller un peu trop loin dans le foutage de gueule ? Et en plus, nous vendre ça comme un film universel, féministe et qui combat les préjugés ? Sérieux les gars ? La serpillière magique ? Je craque, et je tire la chasse, qu’est-ce que j’en ai à foutre de cette blondasse qui finit à présenter le télé-achat ? Une certaine idée de la réussite américaine me direz-vous.
Mais aussi :Back Home de J. Trier sortie le 9 décembre, drame et réunion de famille, noirceur glaciale « Festenienne », sublime (5/5),Le goût des merveilles de E. Besnard sortie le 16 décembre, Virginie Efiqui ? Efiquoi ? Ah, Efira..le cul de cette belge destinée à l’anonymat(0/5),Le Nouveau de R. Rosenberg sortie le 23 décembre, peut-on indiquer à Max Boulbilque ça y est, on a compris, qu’il arrête d’essayer, la mascarade est finie. Il n’est pas drôle (1/5), Pension complète de F.E. Siri sortie le 30 décembre, je ne martèlerais jamais assez, Dubosc est le premier beauf de France, et mis en scène par la voix binaire d’un Iphone, ça sonne comme ce fameux réveil qui ne veut jamais s’arrêter (0/5)