2016

FEVRIER

Chocolat de R. Zem – Sortie le 3 février – 0/5

On patauge dans le convenu, Omar Sy, noir de service du cinéma mondial se met en scène et tente inlassablement de vouloir s’inscrire dans des grandes histoires, faire chialer les chaumières et nous persuader qu’il est un grand acteur. Tout sonne faux, jusqu’à son réalisateur, usurpateur qui n’a jamais réalisé le moindre bon film (la bave de mon vomi forcé toujours au bord des lèvres après Bodybuilder et Mauvaise foi). L’angle du film est puéril comme un exposé de 3ièmesur la ségrégation des noirs. 

Les Innocentes de A. Fontaine – Sortie le 10 février – 0/5

Des mots-clés suffiront à aiguiser mon propos : Sundance, Macaigne (qui commence grave à nous barber), une énième actrice pensant être la nouvelle Adjani (Lou de Laâge), un couvent rempli de nonnes en cloques dans une zone de guerre en Pologne 1945. D’un prétentieux grotesque, Anne Fontaine qui lèche le scrotum du cinéma français depuis des lustres avec des titres comme « Entre ses mains », « Mon pire cauchemar », « Nouvelle chance » s’écrase en tentant d’être une grande réalisatrice. Mieux vaut pour elle de retrouver Poolvoerde, et vite. 

Amis Publics de E. Pluvieux – Sortie le 17 février – 0/5

Son frère est un petit cancéreux chauve qui va bientôt clamser. Le fléau principal de la France qui devrait l’assigner à résidence, Kev Adams, tente de lui redonner le sourire en organisant…un faux braquage. Brillant pour un sosie bien malgré de lui de skinhead. Erreur de banque, le faux devient du vrai et la calamité sans fond d’un film-déchet tente par l’humoriste préféré des moins de 5 ans de nous happer du sentimentalisme maternel. Celui qui tient plus de 15 minutes gagne un abonnement Mickey Magazine.

The Revenant de A. Gonzales Inarritu  – Sortie le 24 février – 2/5

Après Bird Man, Inarritu est le réalisateur à Oscars, Di Caprio ne s’est pas trompé et a suivi le pas. Un rôle sur-mesure, performance d’acteur ultime, rédemption et parcours initiatique, combat pour sa survie mais surtout pour décrocher sa statuette dorée. Trop visible, presque sur-joué, ça risque de lui passer sous le nez. Et ça me ferait bien marrer. A part Di caprio et sa barbe glacée, Inarritu tombe lui aussi dans la facilité.

Mais aussi :Steve Jobs de D. Boyle sortie le 3 février, réveille toi mon grand, depuis 2002 et 28 jours plus tard, c’est bouse sur bouse (1/5), La tour 2 contrôle infernal de E. Judor sortie le 10 février, un film à voir dans un Pathé de banlieue, drôle pour de la vraie, sans mentir mon frère, j’ai grave kiffé t’as vu, et c’te Katerine, le dep’ là, trop stylé (3/5), Ave, César ! des frères Cohen sortie le 17 février, toujours efficace, mais ça commence à tourner en rond les Cohen (2/5), Pattaya de F. Gastambide sortie le 24 février, rien que pour voir des nains se foutrent sur la gueule, ça vaut le coup (2/5)

MARS

Saint Amour de B. Delépine & G. Kervern – Sortie le 2 mars – 4/5

Foutre 4 alcoolos ensemble, deux derrière la caméra (Delépine & Kervern), deux devants (Depardieu & Poolvoerde), un en devenir si l’on checke ses notes au Montana (Lacoste), le tout en mitaines et doudounes sans manches sur la route des vins, ça ne pouvait que marcher. L’humilité profonde d’un petit ballon de rouge en campagne alsacienne, base d’un road trip naïf et poignant où l’éternelle question de l’Amour est bien plus précieuse racontée par des pommettes rosées que des culs serrés.  

Midnight Special de Jeff Nichols – Sortie le 16 mars – 4/5

Mon protégé, plus bel espoir du cinéma américain, Jeff Nichols est imprégné de l’esthétisme malickien depuis ses brillants débuts (Take Shalter, Mud). Il lâche prise avec Midnight Special, affirme sans rougir ses délires paranoïaques et narcissiques à travers les yeux d’un enfant contrôlant l’espace. On frôle le ridicule et le syndrome Richard Kelly (avec Southland Tales), mais Jeff Nichols assume enfin la grandeur de son cinéma à travers ce qu’il est vraiment, un doux rêveur mégalomaniaque. 

Batman vs Superman : L’aube de la justice de Z. Snyder – Sortie le 23 mars – 1/5

Ah le dégueuli esthétique de Zack Snyder, l’Instagram spirit et la photographie criarde et déjà ringarde. Voilà ce que l’on doit subir. Si tu rajoutes à ça un abatage explosif inaudible (flamme-hurlement-baston), tu ressors avec une putain de migraine ophtalmique à te faire saigner du nez. Deux homos qui n’assument pas et qui se tabassent la tronche en collant moulant, ça a de quoi faire gicler le pustuleux à lunettes, moi ça me met mal à l’aise. 

Good Luck Algeria de F. Bentoumi & Five de I. Gotesman – Sortie le 30 mars – 0/5

Résumé de la daube franchouillarde que nous impose Canal + et son auto-promo à faire bander Drucker entre Le Grand Journal et Hanouna. Le premier est un rasta-rocket avec des rebeus, rien qu’à l’affiche tu penses à une parodie des Inconnus, grotesque. Le deuxième est avec Pierre Niney-viré de la Comédie Française, sorte d’Auberge espagnole ratée (et faut le faire), morale de l’histoire, les amis c’est bien quand même, parce que si ça va pas, et bah tu peux toujours compter sur eux. Affligeant comme l’immondice télévisuelle infiltre et nécrose le cinéma français de l’intérieur.

Mais aussi :Zoolander 2 de B. Stiller sortie le 2 mars, le retour de la Déglingue, le regard de Ben Stiller est dévoré par le génie de Will Ferrel (4/5),Marseille de K. Merad sortie le 16 mars, Patrick Bosso ? Il est pas mort ? Ah non, ouf, il joue toujours même à 50 balais le marseillais de service (0/5), Remember de A. Egoyan sortie le 23 mars, car ne jamais oublier la grandeur absolue de Christopher Plummer (4/5), Soleil de Plomb de D. Matanic sortie le 30 mars, subtilité d’amours au pluriel capable de dépasser la haine et d’imposer sa force sans frontière  (4/5)

AVRIL

Le Fantôme de Canterville de Y. Samuell – Sortie le 6 avril – 0/5

Dans la rubrique humoriste teubé pour moins de 10 ans, on se remet à peine de la souffrance interminable des quinze minutes tenus devant Amis Publics avec Kev Adams, que l’on doit se taper son maitre-penseur Michael Youn dans une bouze sidérale, tentant gode-michet au fesse une analyse sociétale d’alcoolo sur une pseudo-jeunesse blasée, celle qui n’existe pas mais que les chaines du groupe TT1 nous impose. Le tout dans un festival d’âneries recassant l’éternel cliché du parisien de campagne. 

Marie et les naufragés de S. Betbeder– Sortie le 13 avril – 1/5

J’ai beau m’acharner sur le cinéma français beaufisant et incestueux (voir ci-dessus), je ne peux m’empêcher de tirer à vue sur un autre cinéma français, celui prétentieux fournis de dialogues forcément décalés pour faire bander le bobo au pull tricot (je passe sous silence la bande-son de Sebastien Tellier). Eric Cantona toujours dans les bons coups branchouillards (voir Les rencontres d’après minuit de Yann Gonzales) s’effondre malheureusement ici par la pauvreté de la mise en scène et une quête incessante du « cool à contre-courant» qui finit avec tout le reste, dans un lac sans mouvement.

Blind Sun de J.A. Nashawati – Sortie le 20 avril – 2/5

En suffocation volontaire, me voilà étourdi par la canicule agressive de ce premier long-métrage qui m’assomme. Vague de chaleur record en Grèce, une station balnéaire aux abois, et une tournure cauchemardesque pour le pauvre Ashraf, petit immigré solitaire qui s’en prend plein la gueule. La tentative échouée de l’horreur est un fiasco, le parallèle même bancale de la situation actuelle est lui bien plus intéressant. On souffre dans ce tunnel de chaleur, mais on n’en ressort évidemment pas indemne, la peau brûlante, la soif de réfléchir. Pas si foiré donc.

Dégradé de A. & T. Nasser – Sortie le 30 mars – 4/5

Mon émotion du mois, à moi, l’homme sans cœur, le poète destructeur, la haine du bien, le plaisir du malsain. Et pourtant, il ne m’en fallait pas plus pour caresser ma douceur myocardique, un huit-clos de gonzesses dans un salon de coiffure. Bordel, j’ai perdu mon chat il y a 3 jours, ça me transforme, je sens enfin quelque chose surgir et gicler au dessus de mon slip. Me voilà ouvert sur le monde et touché par l’humanité de personnages dits « haut en couleur » dans le pitch. Je suis perdu, c’était chouette d’être un salopard avec vous. Adieu.

Mais aussi :Demolition de JM. Vallée sortie le 6 avril, descente aux enfers à l’écran et dans sa filmographie, son meilleur était son premier (Donnie Darko), comme Sofia Coppola, et c’est pas bon signe (1/5) Desierto de J. Cuaron sortie le 13 avril,un Gravity dans un désert, j’aime pas le sable, ça colle et ça pique les yeux, la 3D n’arrange rien (1/5) Les malheurs de Sophie de C. Honoré sortie le 20 avril, l’arrestation illico du massacre Honoré serait mon premier amendement en tant que futur Ministre de la culture (0/5), Captain America Civil War de A. et J. Russo sortie le 27 avril, du cuir collant sur Scarlett, de la ferraille bien lisse sur Downey Jr., un film de fétichiste banlieusard qui patine l’orifice (0/5).

JUIN-AOÛT

Le BGG de Steven Spielberg – Sortie le 20 juillet – 2/5

Disney sans Pixar, c’est l’éternelle conséquence d’un conte enfantin et puéril, où la magie d’une rencontre entre une minuscule petite fille et un géant touche notre sensibilité nostalgique, mais ennuie rapidement notre désir d’ailleurs. Spielberg est un grand conteur d’histoire, et sa réussite est totale, l’humour grassouillet pour faire marrer ma nièce mais, à part un sourire un coin et l’impression d’avoir rêvassé comme à mon jeune âge, peu d’émotions découlent de cette fable rocambolesque (qui se finit par l’intervention de la reine d’Angleterre). 

La couleur de la victoire de Stephen Hopkins – Sortie le 27 juillet – 0/5

Je n’en peux plus de ces biopics à la con qui nous saucent la gueule à coup de démonstration de morale et d’idolâtrie neuneu. Le pauvre Jesse Owens ne m’en voudra pas avec son poing sculpté dans l’histoire, mais le mélodrame mis en scène par un pauvre réalisateur de série (House of Lies, Shameless) assomme de sa tiédeur. « Non les gars, vous êtes noirs, on prend nos douches avant vous », ça balance grave, et ça n’a pas peur des conséquences ! Zéro pointé, matez plutôt le documentaire Luz Long/Jesse Owens, bien plus instructif.

S.O.S Fantômes de Paul Feig – Sortie le 10 août – 0/5

Vraiment ? Je dois vraiment m’infliger une ligne sur ce revival génération Y ? Tentant désespérément de jouer sur notre nostalgie Bill Murray et Vistore (la musique originale), le roi des nanars Paul Feig et son troupeau d’acteurs de seconde zone vient s’éclater le ionf’ par un gode-ceinture bien trop large pour lui. Ne jamais s’attaquer à un original trop épais, ça finit toujours en bain de sang. 

Toni Erdmann de Maren Ade – Sortie le 17 août – 5/5

Ma palme d’or cannoise 2016, Toni Erdmann est l’indispensable de cet été. D’une histoire ordinaire, Maren Ade en tire la quintessence d’une beauté extraordinaire. Une fille se perd dans la déprim’ d’un boulot sans âme, son père s’inventant un personnage s’immisce dans sa vie quotidienne, pour la bouleverser à sa manière, par le rire et des situations loufoques qui en découlent.

L’affiche est énigmatique et signe une scène qui change tout (no spoiler, promis), celle qui enlève le film vers un sommet auparavant désert, une comédie allemande hilarante et d’une humanité naïve. Sincère, et forcément réussi. A ne rater sous aucun prétexte.

OCTOBRE

Chouf de Karim Dridi – Sortie le 5 octobre 2016 –  1/5

(Sur-) annoncé comme le film coup de poing du dernier festival de Cannes, Chouf prend l’allure d’un beau barreau de chaise bien tassé mais se transforme rapidement en herbes de Provence du poulet dominical. L’échec ne vient pas des acteurs pour la plupart amateurs mais bien de Karim Dridi qui nous sort une mise en scène téléfilm France 2ringarde au possible, une chasse à l’image choc permanente, de la redondance pesante et un vide émotionnel sidéral. Rien ne ressort de cette guerre de gang d’une violence presque inutile. 

L’Odyssée de Jérôme Salle – Sortie le 12 octobre – 0/5

Le bon vieux biopic français du mois, le tire-larme sous la mer, Jérome Salle s’attaque à Cousteau après avoir coulé Largo Winch. Pierre Niney et Audrey Tautou, bonjour la mièvrerie pathos et la patate tiède qu’on ose même pas refiler. C’est d’un tel ennui profond qu’il rendrait presque les documentaires du néo-qatari Yann Arthus-Bertrand songeur et touchant. C’est dire le fiasco de cette photographie surexposée qui arrive à rendre moche la beauté vierge d’un océan, sacrée performance. Et Lambert Wilson porte particulièrement mal le bonnet rouge.

Mal de Pierre de Nicole Garcia – Sortie le 19 octobre – 2/5

Louis Garrel fait son Louis Garrel, ténébreux et pesant au possible, farouchement ennuyeux mais néanmoins charismatique. Marion Cottillard lui répond d’un jeu idiot, feintant la folie et plongeant surtout dans la surenchère, mais soyons honnête, d’une justesse rare la concernant. Et puis Nicole Garcia qui nous la joue fantastique avec un twist à la Shyamalan venant ainsi effondrer le soubresaut amoureux délicat et tendre qu’elle avait tendu entre ses deux comédiens. A l’instar du pétage de plomb d’Olivier Assayas et ses caspers dans Personal Shopper.

Snowden de Oliver Stone – Sortie le 1ernovembre – 1/5

Bien loin son JFK, ses trois longues heures de recherche, de paperasserie, d’interviews et d’une investigation hors du commun. C’est désormais en à peine deux heures, et dans une furie hollywoodienne à gerber qu’Oliver Stone décide de mettre en scène l’un des plus grands et des plus importants scandales du XXIème siècle. Simplification à outrance, rythme effréné pour faire passer le supo, courses poursuites pour exciter l’ado, c’est « Snowden pour les simplets ». Oublier moi cette daube et regarder Citizenfour, le documentaire sur Edward Snowden de Laura Poitras. Vous en sortirez bien moins con. 

NOVEMBRE

Tu ne tueras point de Mel Gibson – Sortie le 9 novembre – 0/5

Appuyé par une histoire vraie à la sauce blanche américaine sans harissa, Gibson nous jouie sur la tronche de sa déviance moralisatrice et puritaine pour délivrer le message le plus régressif de notre époque guerrière. Se battre sans armes, refuser la violence pour sauver l’humanité à travers la vie. Connerie biblique à endormir la grand-mère sénile qui traite les arabes de bougnoules envahisseurs dans sa maison de repos, somnolence sectaire digne du pull sur épaules du témoin de Jéhovah. Révoltant.

Gorge Cœur Ventre de Maud Alpi – Sortie le 16 novembre –  1/5

Sensation obscure du festival du film de Locarno, Gorge cœur ventre se veut une tribune ouverte à l’angélisme vegan, filmant un abattoir comme les couloirs de la mort d’Auschwitz. Images choc à dégueuler certes, mais ce qui scandalise c’est le parallélisme malsain et régressif entre l’œil d’un punk à chien et le regard d’un bovin. Mélanger esprit et instinct est une erreur philosophique fondamentale qui enterre profondément cette vaine tentative de cinéma. L’image est laide, mais le son sauve quelque peu la mise, le métal et le beuglement des bêtes glacent un sang rouge d’humanité. RDV à l’Hippo’ après le film. 

Alliés de Robert Zemeckis – Sortie le 23 novembre – 3/5

Il n’en fallait pas plus comme réponse à notre société complotiste, paranoïaque et tellement à court d’idée qu’elle reproduit sans cesse dans un labyrinthe monoforme les erreurs du passé, qu’une mise en scène léchée de Zemeckis. Un joli petit couple Pitt/Cotillard, mais si la meuf était une boche aux cheveux colorés ? Le mal est caché, le mal a les yeux fermés. En plein cœur de cible, Alliés est cinématographiquement sans ambition, mais son message tombe à pic. Pour réfléchir, et toujours mieux choisir ses ennemis que ses amis.

Ma’Rosa de Brillante Mendoza – Sortie le 30 novembre – 2/5

Le fait qu’un obèse brésilien suintant et ronflant l’odeur âcre d’une soupe polonaise est tenté de s’endormir sur mon épaule frêle et fragile n’est pas la cause de mon rejet. Mendoza fait son Mendoza, c’est long et barbant, ça se veut coup de poing mais ça finit en caresse poil, à peine le doigt rentré. Immersion quasi-documentaire mais filmé comme un téléfilm rétrograde dans une famille philippine qui tente de s’en sortir en dealant de la crystal meth. L’émotion est nulle, la violence gratuite et le message vétuste et sur-interprété. Un raté de la sélection cannoise 2016 mais qui finit avec un prix d’interprétation pour l’actrice principale en sur-jeu constant : no comprendo amigo.