2017

MARS

T2, Trainspotting de Danny Boyle – Sortie le 1ermars – 2/5

Mais pourquoi Danny Boyle nous inflige un saut dans le passé qui ne fait que nous rappeler la pauvreté de nos âmes paumées ? Enfoiré, rien n’a changé. Pire, la dope est moins bien coupée, les racines sont décolorées sur une chevelure clairsemées, et la quête fougueuse à la déglingue se transforme en une course en sac minable de junk’ sur le retour. Qu’y a t il de pire qu’un vieux qui se prend pour un jeune ? C’est bien là le problème, un film de vieux libidineux paresseux qui s’entête à recréer à coup de Viagra périmé la trique d’une jeunesse d’antan. Ridé et mou.

The Lost city of Z de James Gray – Sortie le 15 mars – 1/5

Que de lourdeur dans ce mélodrame à délire colonial Sardoussien ! Ah l’homme blanc qui  brandit la culture (un livre) pour réprimer l’oppression sauvage (des flèches), ça nous rappelle le bon temps des colonies. Je dis bravo à la métaphore de « Bachelor Philo » salle 2013. James Gray nous achève avec la petitesse de son éternel combat perdu d’avance: la quête d’une liberté illusoire (dans The Immigrant notamment). Merci bien de cette seconde lecture qu’il nous tartine à tout bout de champs (de vision) et vient planter généreusement mon cher Bob Pattinson que je porte au cœur. 

Sage Femme de Martin Provost – Sortie le 22 mars – 0/5

Peut-on faire d’un film pour mémère grabataire une succession de clichetons vieux comme Hérode ? Mais oui, le cinéma français regorge d’ambition et est prêt à tout pour son interview de Delahousse dans le JT du week-end. Bravo à Provost pour cette bouse combinant Frot-Deneveuve (les temps sont durs sur le marché de Dinard, le turbo est de plus en plus cher), enième duel entre la réservée et la nympho excentrique, un duo « explosif » comme dira Télé Z. Moi je n’en peux plus du cinéma français sans idée qui massacre  nos gloires passées. Et encore, je vous évite mon vomi bileux et ma syncope épileptique devant Gangsterdam

Ghost in the Shell de Rupert Sanders – Sortie le 29 mars – 4/5 pour et par Donal Trump

Consacré après sa première mise en scène brillante, « Blanche neige et le chasseur », Rupert Sanders signe enfin le film de la maturité pour sa seconde tentative. Image à couper le souffle, la 3D porte les explosions au plus près du spectateur bouche-bée, Scarlett Johansson fera féconder le plus stérile des vasectomisés, et voici donc que le pari fou de la ré-interprétation d’une bande-dessinée obscure niawkée est bien validé haut la main . Vous en aurez pleins la gueule, et que ça ferme la bouche à ces enculés d’intellos-bobos restés au cinéma noir et blanc. In yours faces, bitches !

AVRIL

A bras ouverts de Philippe de Chauveron – Sortie le 5 avril – 0/5

Ce mois d’avril, en plein cœur de l’annonce de la sélection officielle du Festival de Cannes que nous analyserons le mois prochain, se voit meurtri par la transpiration acide d’un cinéma français qui patauge dans des redites de comédie de Boulevard à rentre les pièces de Ruquier presque acceptable. Clavier nous rejoue le connard de service, le BHL démagogique dans une énième tentative du fameux « rire aux larmes » dans un semblant de message sociétal inaudible et abjecte. Et s’il vous plait, stoppons que le cauchemar Ary Abittan qui se pavane en comédien de café-théatre.

Cessez le feu de Emmanuel Courcol – Sortie le 19 avril – 1/5

Romain Duris n’y arrivera donc jamais. Dieu sait qu’il tente depuis des années de trouver le grand rôle qui le sortira du tumulte de sa choucroute brune et de sa face prognathe qui n’inspire véritablement que la horde de théâtreux tentant désespérement le concours National. Il s’impose alors des rôles de sous-fifre en guenilles, dans des tragédies grecques à l’ennui abyssal. Que l’humilité lui soit rendue, que son talent soit à la mesure de ses films, revenir à des comédies bonne-enfant pour faire plaisir à maman. Le parallèle est douteux, mais cela fait penser au footballeur persuadé d’être un génie alors qu’il s’effondre dès le grand match venu (Thiago Silva au Camp Nou ?)

Le procès du siècle de Mick Jackson – Sortie le 26 avril – 4/5

Dans un pays où le père d’une potentielle future présidente de la France est un négationniste chevronné et condamné, et ce malgré un titre pompeux, Le procès du siècle est une nécessité presque éducative. Mick Jackson réussit d’une mise en scène presque documentaire et sans « roullé-boullé » scénaristique à porter un sujet lourd et sur-traité. Le procès du siècle nous rappelle que l’immondice et l’horreur absolue répondent à une justice objective et dénuée d’émotion. Et c’est bien là la force du film, nous rappeler que l’émotion est hors propos quand la justice s’en empare. Froidement, et garant de la vérité. Une vérité implacable. Sujet plus que d’actualité.

Sous le même toit de D.Farugia (16 avril), Jour J de R.Kherici,  (26 avril) – 0/5

J’aurai pu associer A bras ouvertsdans ce pot-pourri de comédie baveuse qui vient sucer les studios français en quête de pognons. Farrugia d’un côté qui a mis depuis belle lurette son burlesque au placard de Droite, et Kherici qui a force de tour de poitrine réussit l’impensable de réaliser un second film après l’abjecte première tentative (Paris à tout prix). D’un côté une colocation d’humour ringard (Payet & Lelouche), de l’autre l’un des plus mauvais acteurs français des dix dernières années (Duvauchelle) dans un imbroglio de mariage à la con. Enjoy.

SEPTEMBRE

Le Redoutable par M. Hazanavicius – Sortie le 13 septembre – 2/5

Le problème n’est pas tant le film, vaste et joyeuse blague si l’on sait la lire avec un second degré tout trouvé, du postiche de Louis Garrel à son zozotement grotesque. Mais bien la volonté d’Hazanavicius qui nous vend une analyse singulière du génie Godard ; encore une fois, sa prétention dépasse sa compétence très limitée de metteur en scène, lui qui est bien plus à sa place en amuseur public. Il en ressort alors un humour efficace et gamin, superficialité totale qui balaye toute question référence sur ce qu’est Godard. Cela offre une succession de sketchs plus ou moins réussis. Donc finalement, pas si raté.

Good Time par les frères Safdie – Sortie le 13 septembre – 4/5

D’une haletante course poursuite dans les bas fonds crasseux et acidifiés new-yorkais, les Safdie signe une mise en scène suffocante, sur-exposé à l’image et porté par un Pattinson à son meilleur , les cheveux gras et la gueule cassée. D’un braquage planté, un frère tente de sauver l’autre, et c’est entre le fantasque After Hours ou le récent trip berlinois Victoria que s’infiltre les Safdie dans un genre bien connu, mais d’une maitrise elle désormais reconnue. Virevoltant d’adresse, la conclusion de Good Time est à la hauteur d’un vrai moment de cinéma, et cette tendre impression d’un renouveau générationnel. 

Gauguin, voyage de Tahiti par E. Deluc– Sortie le 20 septembre – 0/5

Après le pathétique Rodin, entre l’inaudible Lindon et la parvenue Izia Higelin, voilà que Cassel se lance dans Gauguin. Putain les mecs reculent devant rien, et ca se pavane dans un biopic d’une telle lourdeur, anachronique et signant violemment un retour en arrière du cinéma français. Le pire c’est qu’Edouard Deluc tente piteusement d’en tirer un « Nouveau monde » malickien, en jouant l’humaniste de comptoir sur les berges vierges de Tahiti. Ca trempe les pieds dans de l’eau turquoise et ça joue avec des gamins sur du ukulélé…Clichetons à la pelle, et ennui à la truelle.

Ca par A. Muschietti – Sortie le 20 septembre  – 1/5

Quel trentenaire n’a pas en tête le fameux téléfilm M6, et cette peur viscérale à dominer Shining du clown et de sa voix française stridente, Il est clair qu’en le revoyant une dizaine d’année plus tard, l’effet n’est plus le même, et la peur quelque peu récalcitrante à cette VF lourdingue et la fameuse mygale géante en papier mâché de fin. Quoiqu’il en soit, c’est d’une excitation autorisée que l’on découvre la nouvelle vision du croque-mitaine de Stephen King par Muschietti. Et malheureusement, c’est un film idiot, tirant sur des ficelles épaisses et appuyant sur des ressorts bien connus pour quelques sursauts pas désagréables, mais où  est la peur psychologique tord-boyau que l’on aime tant ? Disparue dans les méandres hollywoodiennes. Rendez nous le téléfilm M6 mal doublé !

OCTOBRE

Grandeur et décadence d’un petit commerce de cinéma de J.L. Godard – Sortie le 4 octobre – 5/5

Bouleversant de justesse dans Adieu au Langage, Godard réinvente l’idée de la révolte qui meurt chaque jour un peu plus dans une société consumériste et aliénant toute forme d’esprit de contradiction. JLG est dans la place, et chie avec délectation dans la fourmilière à fric du cinéma moderne. Il en ressort une œuvre formidable, baignée d’inquiétude et de métaphore lyrique par l’implacable duo Mocky Léaud dans une fresque anti-système débordante d’une démagogie que l’on aime accepter. Dévorer, et se laisser nous même consumer par la justesse d’un œil qui ne mourra jamais.

The Square de R. Östlund – Sortie le 18 octobre – 4/5

N’en déplaise à l’extrême gauche libérationniste et insoumise devant le taux de crédit immobilier trop élevé de leur duplex provincial à garage automatique, The Square est un grand film et une palme d’or justifiée. Il nargue le politiquement correct de l’art contemporain et ses messages subliminaux à la parole inaudible, décrit avec brillo la peur de l’engagement enfoui dans une peur bien plus obscure et malsaine, celle de la différence. Se targuant d’être le centre névralgique de l’égalité, la bien pensance contemporaine vient nuire en profondeur l’émancipation de l’art qu’il prétend défendre. Malgré un humour très scandinave, la brutalité de certaines scènes équilibre une mise en scène splendide. Celui que l’on décrit comme le Toni Erdmann de la dernière quinzaine de Cannes, est je trouve plus fort. Mais peut être moins sensible.

Les nouvelles aventures de Cendrillon de L. Steketee – Sortie le 18 octobre – 0/5

Après la merde à acnée pustulaire de Kev Adams et sa nouvelle aventure d’un prince en sarouel, le cinéma français et Pathé en tête de guignol relance la machine à thune avec Cendrillon remise à la sauce racaille façon Berck-sur-mer. Les ringards nécrophiles de Neuilly (Bourdon, Balasko) s’encanaillent avec les ringards de toujours (Ducret, Commandeur) pour tenter de faire marrer la horde de gamins qui s’apprêtent à découvrir le cinéma à travers un réchauffé micro-onde. Quelle tristesse d’imposer une telle débâcle d’idée à notre jeunesse déjà mal partie. Déjà qu’ils bouffent du surgelé mal réchauffé par maman, si en plus il s’avale une telle négation culturelle, mais où va le monde comme disait La Femme. 

Logan Lucky de S. Soderbergh – Sortie le 25 octobre – 2/5

Il nous avait juré de ne pas revenir, signant des adieux bouleversants avec Liberace. Ce n’était donc pas sans un pincement sincère au coeur que l’on voyait partir Soderbergh pour d’autres aventures, notamment télévisuelle avec sa série Netflix Godless fin novembre. Mal lui en a pris de revenir avec du périmé, et une redite de braquage à la sauce Hollywood. Nous sommes bien loin de son regard surprenant de douceur sur Liberace ou celui glaçant de terreur avec Effets secondaires. Soderbergh réutilise les bons vieux effets de styles des Ocean’s et utilise ses fameux rôles à contre-emploi (Daniel Craig et Katie Holmes qui ont d’ailleurs pris un sacré coup de vieux). Le résultat est so 2010et donc totalement boring.

NOVEMBRE

Mise à mort du cerf sacré de Y. Lanthimos – Sortie le 3 novembre – 4/5

Dans une mise en scène Kubrickienneoù la tension psychologique prend le temps d’installer l’horreur qui en découle, Lanthimos inflige une nervosité haletante, irréelle, qui vient défigurer une famille idéale. Barry Keoghan impose sa peau grasse et sa gueule cassée pour foutre en l’air à travers une malédiction obscure la famille d’un chirurgien alcoolique qui n’a pu sauver son père. La mise en scène impose une violence susurrée puis bien installée dans un cauchemar utopique invraisemblable. La beauté d’une Nicole Kidman au sommet contraste avec une monstruosité banalisée qui sonne le glas d’une génération perdue entre le bien et le mal. Une grande réussite perturbée.

A beautiful day de L. Ramsay – Sortie le 8 novembre – 4/5

Joaquim Phœnix qui déboule en converse pour récupérer son prix d’interprétation à Cannes, c’est un peu l’histoire de sa vie rockailleuse, à l’arrache, alternant les coups de génies et de dépit. Et il est avec A beautiful dayformidable, imposant une violence extrême comme unique communication, déballant sa revanche de vie merdique dans un torrent de barbes sales et de sang pourpre, l’anti héros qui vient sauver sa princesse, pute de caniveau dans un réseau mafieux. C’est Mario le plombard qui vient cramer le château pour libérer sa belle à coup de marteau dans la tronche. On ne reste pas insensible à une photographie brute et froide qui n’est pas sans nous rappeler le cinéma américain Scorsesienbrutal des années 90. Jouissance malsaine.

Justice League de Z. Snyder – Sortie le 15 novembre – 0/5

Je ne cesse de le répéter mais le vomi numérique de Zack Snyder qui n’enchaîne que les croutes dignes d’une galerie à cubi du Xième depuis l’excellent The Watchmen, on n’en peut plus. Persuadé de révolutionner le cinéma à chacune de ses scènes interminables, Snyder s’empiffre cette fois-ci d’une chiasse à collants moulants pour tenter de nous faire avaler la médiocrité d’une histoire écrite par un gamin de 10 ans. C’est interminable, déjà vu 1000 fois, sans idée, sans odeur. Les ralentis permanents dans des scènes de bastons associés à du rock des années 2000, c’est tellement ringard que ca en devient gênant. Périmé, la date est dépassée. 

Le musée des merveilles de T. Haynes – Sortie le 15 novembre – 2/5

Je ne comprends pas l’emballement médiatique mal à propos pour cette fable romanesque enfantine, sans grande imagination, qui tente de tirer sa rareté dans un chassé-croisé générationnel (une partie dans les années 20, une autre dans les années 60) de 2 gamins muets à la recherche de leurs parents. C’est futile, bien trop humaniste pour être crédible, sans parler de ce happy-end tire-larme à rendre intelligent les téléfilms du dimanche. C’est le type de mélodrame qui se chante aussi facilement qu’une comptine d’enfant mais qui, malheureusement, n’a pas plus de contenu. Sans parler de cette transition entre les deux époques qui semble être un gadget promotionnel qui n’apporte pas grand chose à une intrigue dont on devine à peu près tout jusqu’à sa conclusion. 

DECEMBRE

Santa & Cie de A. Chabat – Sortie le 6 décembre- 1/5

Dans son nouveau long-métrage, Chabat tente désespérément d’insuffler dans un vieux conte de Noël barbant et bien sous tout rapport son humour le plus souvent juste et bien senti. Mais cazzo malheureusement, si l’on met de côté les quelques vannes rhétoriques dont il a toujours eu le secret, Chabat s’épuise dans ce vieux conte de Noël à la sauce génération Z pour tenter bien maladroitement de taper le plus large possible, de l’ado pustuleux à la mamie qui pique en passant par le mioche en Stan Smith pour enfant. Cela en ressort un film convenu et profondément ennuyeux. 

Star Wars, les derniers jedi – Sortie le 13 décembre – 3/5

La cash machine continue à tourner, et le Star Wars annuel est de retour, avec la suite de l’épisode 6. Kylo Ren en balafré mal aimé, la jeune pucelle en Jeanne d’Arc toute trouvée encadré par le retour en fanfare de Luke Skywalker déjà aperçu en fin de dernier film, les révélations s’enchainent sur des roulements de tambours cosmiques et cette joyeuse porco dio bande d’adolescents sur le retour envoit valser quelques beaux moments de malaise, mais surtout plusieurs de grâce qui ne cessent de nous rappeler les plus intenses scènes des premiers épisodes. De quoi de nouveau se plaindre d’un manque cruel d’imagination, la sécurité a été préférée pour ne pas froisser.

Le crime de l’Orient express de K. Branagh – Sortie le 13 décembre – 0/5

Venir défigurer un tel huit-clos et foutre à l’eau l’essence même du travail d’Agatha Christie est une performance à la hauteur de la filmographie piteuse de son metteur en scène. Le casting bling-bling est sous exploité et Johnny Deep en tire une performance insipide, malgré ces vaines tentatives pour apporter un peu de magie et de tension dramatique dans cette soupe tiède sans sel ni poivre. C’est plat en bouche, à peine digérable, et ce n’est pas la surexposition photographique immonde qui sauvera cette succession d’âneries bien pauvre en âme. 

A ghost story de D. Lowery – Sortie le 20 décembre – 4/5

Belle surprise de cette fin d’année, A ghost story approche la vie après la mort par son versant poétique et naïf de l’enfance oubliée, il dessine les contours du deuil à travers un vieux drap troué qui ne sei uno sfigato  peut que contempler, et sans jamais interagir, le vide immense qu’il a laissé, tenter d’enfin comprendre, une fois sa chaire enterrée, le véritable sens propre de son existence passée. On frise parfois la prétention fistato da dio crocifisso in croce putrefatta  mal dosée, mais l’on retombe systématiquement dans une douceur et une simplicité à la fois de la caméra et du ton employé qui emporte haut les cœurs la bataille funeste du deuil.