C’est à Zurich au Halle 622 que l’on se retrouve pour assister à la remise des prix du cinéma suisse. Une cérémonie sobre et sans prétention, pas d’humour barbant ou longueurs désarmantes, une efficacité très suisse qui nous rappelle, et c’est là l’essentiel, la vitalité d’une industrie qui a pourtant tant souffert ces deux dernières années. Pour rappel, la Suisse est pays plus petit en population que l’Ile-de-France, et sa capacité à produire chaque année deux à trois films d’envergure internationale est une réelle performance à saluer.
Cette année, et sans réelle surprise, c’est Olga de Elie Grappe qui remporte le prix du meilleur film de l’année. Présenté à Cannes lors de la semaine de la critique, inspirée d’une histoire réelle, le film suit les traces de la jeune Olga, une gymnaste ukrainienne de 15 ans et exilée en Suisse. Son combat est double, celui de participer au championnat européen de gymnastique, mais aussi de voir le sort des ukrainiens – déjà – basculer en 2014 lors de la révolte d’Euromaïdan à Kiev, mais à distance. Et nait alors toute l’intrigue et cette révolte intérieure d’une jeune adolescente, entre son rêve sportif et la réalité de son pays qu’elle a quitté. Dans le tel contexte géo-politique actuel, le film résonne encore plus fort et durement.
A noter concernant les autres récompenses, le prix du meilleur acteur pour Pablo Caprez dans « Soul of a a Beast » et un prix d’honneur pour le réalisateur hélvète Fredi M. Murer ours d’argent à Berlin notamment en 2006 avec Vitus.