Le lundi 4 juillet à la salle du Zinéma de Lausanne, j’aurai le plaisir d’animer un débat autour du documentaire de Michele Pennetta, « Il Mio Corpo », sortie en 2021 en pleine crise du Covid, et projeté pour une unique séance en ce début juillet. Le débat tournera principalement autour de la difficulté à la fois de créer et de distribuer le cinéma indépendant pendant que les salles se vident, et que la place du streaming inscrit assidument de nouvelles habitudes de « consommation » cinématographique, terrible mot, mais pourtant, dramatiquement d’actualité.
La critique du film
Pennetta brouille la piste du documentaire par sa mise en scène fictionnelle, un cadrage serré qui peut interroger sur la véracité de son image, mais qui dégage par son immersion totale une force humaniste qui joint un corps et une trajectoire de deux êtres que tout oppose : un gamin qui écume les décharges pour son père, un immigré africain qui tente de s’intégrer dans une société sicilienne qui ne cessera de le ramener à sa condition. Chaque plan à son sens, une lecture propre qui additionne les thématiques en évitant le piège du check-list. Mais la force de Il mio corpo, comme son titre le laisse imaginer, ce sont bien ses corps, absents, errants, subissant une prédestination tragique dans prison naturaliste à ciel ouvert mais brutalement liberticide, une souffrance silencieuse, comme cette pierre lancée en fin de film qui ne trouvera jamais sa destinée.
Au Zinéma de Lausanne, lundi 4 juillet à partir de 20h