JUILLET 2022

Y’a quoi au ciné ? Sélection subjective des 4 films marquants du mois à venir.

*Decision to Leave de P. Chan-Wook, sortie le 6 juillet – 5/5

Le film a muri depuis sa sélection à Cannes, et il s’impose progressivement comme un film majeur de l’année. On retrouve rapidement les marqueurs de PCW dans ce double-meurtre au détour complexe, labyrinthique enquête qui volontairement nous laisser errer dans cette valse scénique merveilleuse où chaque plan est jubilatoire, la tension est constante sans force, ni sur-jeu, mais une capacité inouïe à interroger par le détail, et la mathématique de plan précis. Au-delà du versant policier, la romance entre le flic et meurtrière est là-aussi susurrer plutôt que crier et emporte le film dans une dimension encore supérieure. Absolument brillant en tout point.

*Peter von Kant de F. Ozon, sortie le 13 juillet – Non vu

Un Ozon fait toujours l’évènement, et après le très touchant Eté 85 qui a notamment révélé Benjamin Voisin, il revient cette fois-ci avec du lourd et le duo Adjani, Ménochet. L’on espère un film fantasque, une comédie à ampleur dans cette hommage à Fassbinder, et une sorte de retour aux sources avec l’amour bien connu de Ozon pour les années 70 (8 femmes, Potiche).

*La nuit du 12 de D. Moll, sortie le 13 juillet – 3/5

Dès l’entrée, nous savons que l’affaire policière ne sera pas résolue. C’est donc de son cheminement que vient son intérêt, et une sorte de combat pour la vérité entre flicailles à la vanne bien aiguisée. Convenu, en manque d’idée de mise en scène, il y a tout de même une tentative d’y mettre un certain angle féministe, mais balbutié et pas vraiment assumé. On se retrouve alors face à un cold-case bien ficelé mais d’investigations sans suspens, d’une affaire malheureusement trop simplifiée.

*The Gray Man de A. et J. Russo, sortie le 13 juillet – Non vu

Mastodonte de l’été, avec une sortie parallèle sur Netflix, The Gray Man rameute la masculinité sur le plancher dans cette bonne vieille histoire de mecs, entre agent de la CIA et tueur à gages. Ca sonne lourd comme du Bigard, bien transpirant à grosses gouttes par le duo de frérot de chez Marvel (Avengers, Captain America). On peut difficilement s’attendre à de la grande finesse, mais plutôt de la baston bien cradingue à faire rugir de plaisir les amateurs du streaming du dimanche soir.