La colline où rugissent les lionnes de L. Bajrami – sortie le 4 mai – 2/5

Premier film d’une très jeune réalisatrice kosovare, à peine 20 ans, qui livre certes un film prometteur mais logiquement trop friable. Les thématiques s’empilent dans une envie de trop en dire, desservant ainsi le film en lui privant de relief nécessaire, avec comme symbole sa fin qui fait le choix de ne pas en faire  pour revenir à son point de départ. La forme est malheureusement normative et linéaire, rendant ce geste trop mineur pour convaincre. Reste alors quelques beaux cadrages de ces lionnes abandonnées dans un décor de savane moderne et tagué.

« La colline où rugissent les lionnes »

The Northman de R. Eggers – sortie le 11 mai – Non vu

« The Lighthouse » était une œuvre majeure de 2019, agrippant aux tripes par sa virtuosité esthétique, et la crasse d’un noir et blanc qui tâche. Eggers est de retour avec une histoire de viking qui s’annonce brutale et excessive. Là aussi, on s’appuie sur l’expérience de « The Witch », et son horreur manifiée par le grain photographique, pour espérer que Eggers s’accomplisse comme grand cinéaste dans une fresque épique et asphyxiante.

Coupez ! de M. Hazanavicius – Sortie le 18 mai – Non vu

Hazanavicius enchaine les plantades (« The Search », « Le prince oublié »), et c’est avec surprise et une certaine inquiétude que l’on découvre son prochain film en ouverture du festival de Cannes cette année (mais hors-compétition). D’autant plus que l’original avait déjà tout dit et tout inventé (« Ne coupez pas! » du japonais Ueda) avec un talent fou dans cette invasion de zombie au sein même d’un tournage de film d’horreur à petit budget. Malgré tout, Hazanavicius est bien plus talentueux dans la comédie que les drama, on peut donc, avec candeur, lui offrir le bénéfice du doute.

« Frère et soeur »

Frère et sœur de A. Desplechin – sortie 25 mai – Non vu

A l’inverse d’Hazanavicius, Desplechin décoit rarement, et enchaine les productions lettrés, intelligentes, et pénétrantes (Tromperie, Roubaix une lumière). On ne peut donc que se réjouir face à son retour en compétition officielle à Cannes dans une mise en scène familiale de croisée des destins qu’il maitrise si bien, et la confrontation haineuse entre une frère et une soeur après un silence de plus de 20 ans. Est-ce enfin là l’ascension finale de Melvil Poupaud dans un prix d’interprétation masculine ? On l’espère.