Black Movie 2023, « Un autre regard »

Le compte-rendu du festival est à retrouver dans son intégralité dans le dernier numéro de Ciné-Feuilles.

« 24ième édition d’un festival qui a su s’imposer au rythme du monde en un événement
culturel majeur de suisse romande. 91 films en 8 sections d’un cinéma indépendant
engagé, humaniste et ouvert (50 pays représentés), où l’on retrouve en tête d’affiche Hong
Sang-Soo et ses deux derniers long-métrage (Walk Up, The Novelist’s), des films salués
unanimement par la critique (Feathers de Omar El Zohairy, Godland de Pálmason, Sous les
figues de Sehiri) et de folles découvertes explosives (on pense rapidement à Casanova et
sa première suisse avec La Piedad, ou encore Shari du japonais Yoshigai). Eclectique,
lecteur d’un monde qui souffre, le Black Movie représente le cinéma que l’on aime
défendre, celui qui pousse à s’interroger sur les grandes questions politiques, sexuelles et
égalitaires de notre temps. »

« La suite ne peut-être que réjouissante. Et le second film de Hong Sang-Soo présenté, The
Novelist’s. L’on retient forcément les dernières minutes, ce passage en couleurs, et la grâce
absolue de ces quelques instants, hors du temps, ce « je t’aime » face caméra de Kim Min-
hee, qui font naître un sentiment de béatitude éphémère, une parenthèse sereine si
précieuse. Mais aussi son cheminement, le hasard des rencontres, et le germe d’une idée
(faire un film), puis sa mise en forme (« l’histoire n’est pas importante ») jusqu’à sa
concrétisation. »

« Avant de danser au Groov de Genève lors d’une soirée anniversaire de l’association LGBT
360° Fever, on retrouve le japonais Koji Fukuda (Harmonium, Sayonara) avec son dernier
film prévu en salle pour avril, Love Life. Fukuda explore les relations humaines par le deuil
d’un jeune enfant mort noyé dans son bain. Ce deuil qui drainera avec lui le retour d’un père
absent, l’infidélité d’un beau-père, et le parcours d’une mère, éperdument seule dans un
désert de reconstruction et d’acceptation. La mise en scène intelligente s’appuie sur un sens
du détail (la lumière réfléchissante d’un CD, un jeu de pion, un chat qui s’échappe, une vidéo
a double sens), pour suggérer l’émotion plutôt que de l’imposer, offrir une empathie
poétique plutôt qu’un jugement obtus. »